Fez el Bali et la Medina
Fez el Bali et la Medina
Une « médina » est un vieux quartier arabe du genre qui se trouve dans plusieurs villes de l'Afrique du Nord. Elle est characterisée par un dédale de petites ruelles tordues, de passages couvertes et de places ornées de fontaines, le tout entouré d’une épaisse muraille. C’est forcément une zone piétonne, conçue et construite à une époque où la transportation des marchandises se faisait par chariot, par carriole tirée par un âne ou à dos de chameau. La muraille était destinée à dissuader d'éventuels envahisseurs, tout comme la disposition des rues en dédale servait à les embrouiller complètement.
Comprenant 9454 ruelles et plus de 300 mosquées, la médina de Fès est la plus étendue des médinas, ainsi que la plus grande zone piétonne du monde. Elle fut pendant des siècles non seulement le carrefour commercial de l’Afrique du Nord, mais occupait aussi la première place dans le culte et la vie intellectuelle musulmane. Par conséquent, elle possède un nombre extraordinaire d'édifices et de monuments d'importance historique et artistique, ornés par des générations d'artisans. Ce lieu extraordinaire a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en 1981.
Jusqu'à récemment, la médina de Fès été divisée en petits quartiers autosuffisants (hay) séparés l’un de l’autre par des murs et des portails verrouillés la nuit. Chaque quartier comprenait les cinq éléments jugés essentiels: une boulangerie (farran), des bains publics (hammams), une fontaine (skaya), une école (msid), et une mosquée (jama oumasjid). Plusieurs entre eux étaient renommés pour une production spécifique telle que la menuiserie, la tannerie, la poterie, la broderie, l'art du fer forgé ou la préparation des produits de beauté. Cette tradition de l’artisanat est encore bien vivante dans la médina. Vous y trouverez des artisans à l’oeuvre dans tous les coins et une grande sélection de leurs produits à vendre dans les très nombreux souks.
Très intéressant aussi sont les fondouks, les édifices de deux ou trois étages, dotés de cours, qui hébergeaient les marchands de passage - y compris leurs chameaux et leurs ânes – et constituaient des marchés spécialisés où ils vendaient leur production.
Donc, à chaque recoin de la médina un élément de beauté vous attend – un portail orné, une fontaine recouverte de zelliges exquis, un balcon de bois de cèdre sculpté...
Le réseau de fleuves et de sources sous la médina est une des raisons pour son tracé de ruelles sinueuses. Pendant des siècles, ces eaux servaient pour alimenter les fontaines et les hammams de la ville, et pour des fonctions sanitaires. Une deuxième raison a trait au besoin de créer des espaces privés et sûrs dans l’environnement exigu et restreint de la médina. Les portes d’entrée aux résidences se trouvent en général au fond d’une impasse étroite, donc facile à surveiller, et le dessin typique d’un domicile marocain, axé sur une cour centrale, évite la nécessité de fenêtres donnantes sur la rue, voire des rues assez larges pour laisser pénétrer le soleil et la lumière.
La médina est un endroit pour s’aventurer dans ses découvertes. Ne craignez pas de vous égarer car la ville n’est pas grande et d’autant plus elle est emmurée. En outre, vous y trouverez des gens avides de vous montrer le bon chemin (et surtout de vous accompagner afin de gagner les 5 dirhams prévus pour ce service).
Les deux rues principales, Tala'a Kebira (« grande pente ») et Tala'a Seghira (« petite pente »), seront vos meilleurs points de repère.Elles mènent toutes les deux du portail principal d’entrée de Fès, Bab Boujloud, jusqu’à la mosquée Quaraouine. Malheureusement pour nous, les visiteurs, les noms des rues sont tous signalés en arabe, mais des plans multilingues fournis par ADER-Fès, l'organisme responsable de la conservation de l'architecture et l'héritage de Fès, sont éparpillés ici et là.
Il faut noter que l'orthographe des noms et des lieux peut varier énormément puisqu'il s'agit de transcriptions phonétiques de la langue arabe. Par exemple, il se peut que Bab Boujloud (« le Portail Bleu ») soit écrit comme Bab Bou Jeloud; les zaouïas (mausolées) pourraient être également « zawiyas », et les fondouks, anciennes auberges, apparaissent souvent comme « funduqs ».